Lettre du mois de janvier

Sommaire

POINTS IMPORTANTS :

  • L’appétit pour les actifs risqués revient.
  • Une tendance structurelle de long terme porteuse.
  • Une tendance plus inflationniste de long terme.
  • Des signaux court terme inquiétant aux États-Unis

Le contexte

Après une année douloureuse, place à un début d’année euphorique sur les marchés. Les principales classes d’actifs qui avaient baissé, à savoir actions et obligations, montent significativement en ce mois de janvier.

Faut-il balayer les risques de l’année passée d’un revers de main ?

Certainement pas. Cependant, comme nous l’écrivions dans la précédente lettre, si 2022 était la pire année pour les portefeuilles équilibrés entre actions et obligations depuis 150 ans, statistiquement nous sommes tranquilles pour quelques années…

Comme à notre habitude, nous ne nous prêterons pas aux classiques prévisions de début d’année pour savoir ce qu’il adviendra de l’année en cours. Cela s’approche plus du jeu de hasard qu’à de réelles compétences en économies. Warren BUFFET notre mentor de manière très clairvoyante disait : « Les prévisions peuvent vous en apprendre beaucoup sur le prévisionniste ; elles ne vous disent rien sur l’avenir ».

Nous essayons en début d’année de prendre le temps de faire un point sur les dynamiques de long terme qui peuvent s’exercer et qui constituent des forces de rappels lorsque le bruit de marché et les éléments de court terme auraient tendance à nous faire dévier de nos stratégies.

Horizon de long terme…

Nous avons identifié plusieurs forces de long terme qui se mettent en action et sur lesquelles il nous semble pertinent de nous appuyer dans nos décisions.

D’une part les besoins en investissement vont croître massivement. Nous avons un mouvement de démondialisation qui se met en place, poussé par les tensions géopolitiques. La guerre en Ukraine a été un révélateur tout comme le COVID avait été un moteur de la transformation du marché du travail. Les économies développées ne veulent plus d’hyper dépendance à des pays tiers. Nous croyons à une réindustrialisation des économies occidentales qui sera plus coûteuse que l’industrie de la mondialisation heureuse.

Les évènements climatiques et les besoins en nouvelles sources d’énergie vont également nécessiter d’importants flux d’investissements.

Conscient de ces mécaniques, les gouvernements ne permettront pas aux grands débiteurs de faire faillite. La réglementation et le contrôle des pouvoirs publics sur les grands acteurs structurels de la finance (banque, assurance) devraient perdurer. Cela permettra au crédit de continuer de se faire en écartant le risque d’une crise financière comme celle de 2008. Ce crédit étant indispensable pour permettre les besoins de financement précédemment cités.

De fait, nous pensons que les états des pays développés ne peuvent se permettre une contraction économique forte. Une récession de grande ampleur viendrait enrayer le cycle de financement des besoins essentiels que nous venons de décrire. Le nouvel environnement économique devrait donc être constitué d’une inflation structurellement plus élevée et une croissance nominale plus élevée également.

Rappelons à ce sujet que le ratio qui mesure l’endettement d’un pays est Dette / PIB. Les besoins de financement viendront peser sur la dette. La seule solution pour diminuer le ratio d’endettement est donc d’augmenter le PIB nominal (PIB + inflation).

L’horizon de long terme est l’allié de l’investisseur en bourse. C’est lui qui donne les meilleures probabilités de réussite sur les anticipations que l’on projette. Il permet de s’économiser en énergie sans être distrait par les éléments de court terme. Ces éléments ont finalement peu d’influence sur les tendances structurelles.

En réduisant l’horizon de temps

Les éléments que nous venons d’identifier ne se réaliseront pas du jour au lendemain. Cependant, cela nous permet de tirer quelques conclusions pour orienter nos portefeuilles. Le niveau de dette restant à nos yeux le risque majeur, les banques centrales ne pourront pas se permettre une récession forte. La récession nécessitant de creuser la dette pour relancer l’économie, cette marge de manœuvre semble trop réduite à ce jour.

Nous pensons que les banques centrales vont conserver un discours de fermeté tout en en ayant conscience qu’une croissance faible n’est pas permise. De fait, l’inflation devrait rester à un niveau structurel plus élevé. Le ralentissement économique annoncé de tous interviendra certainement, mais la robustesse du marché du travail nous laisse penser que cela ne sera pas avant la fin d’année voire l’année suivante. De plus le ralentissement économique ou la récession ne s’accompagnent pas de déséquilibres significatifs. Les principaux risques sont connus et intégrés par les agents économiques.

Les obligations, bien que les taux soient remontés, ne présentent pas d’intérêt à court terme, leur rendement réel restant inférieur à l’inflation. Les portefeuilles doivent être structurellement surpondérés en actions. Il faut accepter que la pondération plus forte en actions génère de la volatilité. Les entreprises à forte distribution de dividendes permettent de générer des entrées de cash régulières. Le cash est l’outil idéal pour se servir de la volatilité comme d’une opportunité et non comme une contrainte.

Des vents contraires à court terme

L’analyse du contexte en réduisant l’horizon de temps fait écho à notre introduction. Plus l’horizon de temps d’analyse se raccourcit plus il est difficile d’y voir claire et par conséquent difficile d’émettre une vision claire à suivre.

La situation est complexe. Nous avons des chiffres du chômage qui continuent de baisser. Des emplois non pourvus en pagaille aux États-Unis. Un marché du travail robuste donc !

En parallèle, les chiffres US de la production industrielle et les ventes au détail ont baissé significativement. Les indicateurs avancés du secteur manufacturier sont en baisse quand les services résistent mieux… Quelles conclusions tirer ?

Tout simplement qu’il est impossible de prédire le court terme de manière statistiquement efficace. Vous avez des analystes qui vous vendront une récession dans l’année pour le marché directeur des États-Unis, quand d’autres vous diront que ce ne sera que l’année prochaine et certains iront même à dire que la récession pourrait être évitée…

Tous sont pourtant très compétents, mais ils ont une lecture et une interprétation des « softs data » qui divergent. Nous restons un peu sur la touche de l’analyse à court terme, car nous n’arrivons pas à nous forger une opinion forte à ce stade. Il faudra attendre d’autres chiffres économiques pour affiner une projection.

Pour l’heure, nous nous raccrochons aux tendances de plus long terme que nous avons identifiées.

Les marchés

Les marchés ont repris des couleurs en janvier. Les flux acheteurs reviennent un peu sur toutes les classes d’actifs. La hausse devrait marquer le pas. Les marchés actions ne peuvent pas gagner 8% à 10% tous les mois…

Une bonne nouvelle néanmoins, beaucoup de grands fonds d’investissement ont « loupé » une partie de la hausse qui a été très rapide à cause d’un excès de prudence de leur exposition. Ils tenteront donc d’exploiter les retours en arrière que nous avons eût un reprenant position pour attraper le train en marche. Nous pensons que les principaux indices boursiers, sauf cygnes noirs imprévus, ne devraient pas reculer fortement.

En effet, les replis devraient être assez fortement achetés par de grosses mains (gérants de fonds) qui ont besoin d’augmenter leurs expositions aux actifs risqués.

*Les performances passées de sont pas un bon indicateur des performances futures.

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